Dimanche 24 juillet 7 24 /07 /Juil 23:50

L’heure du diner a sonné. Le gong a retenti et les convives doivent rejoindre la salle à manger tout comme Miros et Michalo qui doivent les servir à table. Ils viennent se positionner à la cuisine, prêts à prendre le premier plat qui se trouve être de la soupe dans un grand faitout. Les cinq autres gars sont autorisés à se rendre en cuisine où comme à l’habitude ils prendront leur repas du soir. Une fois que Marcel le cuisinier leur en aura donné l’autorisation, ils pourront se servir eux-mêmes. Gérard l’aide cuisinier brésilien n’intervient que pour surveiller la répartition des parts entre les gars au cas où certains ne respecteraient pas un partage équitable des rations.

 

Pendant que Miros et Michalo s’activent sur leur chemin vers la salle à manger, les cinq gars s’affalent sur les bancs qui leur sont réservés près des marmites. Sean fait une tête d’enterrement tandis que Kris à l’air démoralisé. Marcel les dévisage du coin de l’œil avant de sourire avec un rictus ironique :

-          Alors les gars, prêts à l’abattoir ?

Toby qui vient de s’assoir à leurs côtés réagit, cherchant à leur remonter le moral :

-          Mais non, ce n’est pas si terrible que ça : passer à la casserole sur un pieu ou avec un gode, ce n’est pas vraiment différent.

Marcel grimace, prenant Gérard à témoin, avant de s’adresser à Toby et aux autres:

-          Je ne pense pas qu’Andréï va vous épargner : les perdants des matchs de sumo vont être salement empalés.

Toby hausse les épaules :

-          Cela dépend. D’abord, il n’y aura que trois perdants. Et puis ils peuvent s’être préparés. Christian et moi, on a déjà l’habitude.

Marcel ricane :

-          C’est sûr qu’Andréï vous a complétement ouverts.

Mais Kris proteste :

-          Je n’ai pas l’habitude ! Si je ne gagne pas mon combat, je vais être mal en point.

Sean serre les dents, incapable de participer à la conversation tellement il est exaspéré par la situation. Marcel remarque son état d’esprit et l’apostrophe sans pitié :

-          Sean, comment vas-tu supporter d’être empalé si tu ne gagnes pas ton combat contre Michalo ?

 

Justement ce dernier passe juste à côté, de retour de la salle à manger, venant chercher des couverts supplémentaires :

-          Mais je compte gagner contre Sean ! Sinon, j’espère que Robert va m’aider en arrêtant Andréï s’il veut me faire trop mal.

Marcel ricane, prenant à témoin Michalo et Miros qui vient aussi d’entrer, de retour de la salle à manger :

-          Faites attention les gars. Si vous croyez que vous allez être protégés par Arnold et Robert, il vaudrait mieux vous méfier. Il suffit que Robert ramène deux nouveaux domestiques au prochain weekend pour que vos situations changent.

Miros se sent piqué au vif :

-          Mais c’est impossible ! On est engagé comme domestiques pour les deux prochains moins.

Marcel rétorque :

-          C’est déjà arrivé que des contrats de domestiques soient interrompus.

C’est comme si le sol se dérobait sous les pieds de Miros et de Michalo qui se regardent, catastrophés, incapables de cacher leur désarroi. Marcel échange un sourire complice avec Gérard, comme s’il voulait en profiter pour les enfoncer un peu plus :

-          Ces deux-là croient que tout est réglé. Ils rêvent !

Miros entraine Michalo dans le mouvement du service de la salle à manger pour éviter d’avoir à répondre.

 

Marcel se tourne vers Tim qu’il semble avoir épargné jusqu’à présent :

-          Alors, tu te fais mettre par qui maintenant ?

Tim rougit et se garde de répondre. Marcel prend un ton paternaliste :

-          Fais attention de ne pas te faire trop charcuter par Andréï.

Tim préfère ne pas penser comment il pourrait contrôler Andréï : la tâche est quasiment impossible. Mieux vaut foncer jusqu’au bout en espérant tenir le coup. L’image de Stéphane en train à la fois de l’enduire de crème cicatrisante et de le prendre avec force le traverse comme une bouée.

 

Kris a peur de souffrir et aurait besoin d’en parler. Il espère secrètement gagner les combats contre Miros et contre Toby et ainsi éviter l’écartèlement. Il a déjà eu un aperçu du type de souffrance d’abord avec la séance sur la table de la salle à manger après le déjeuner où il a été transpercé par le stylet et par le foret de cul et ensuite avec le pieu qu’il a expérimenté au gymnase à cause d’Andréï mais avec une circonférence acceptable. Kris a horreur de souffrir comme ça se produira si le pieu est élargi. Il a un bon fond : il est docile et conciliant. Il aime son corps et faire plaisir. Il voudrait que Roger intervienne pour lui éviter de souffrir mais ceci n’a déjà pas été le cas après le déjeuner. Il souhaite surtout préserver son futur statut de fils adoptif de Roger en quittant son rôle d’escort. Mais lui faut-il tout accepter pour préserver ce qui lui a été promis ? Pris entre deux feux, il préfère se taire mais n’en pense pas moins.

 

Sean déteste ce qui risque de lui arriver s’il ne bat pas Michalo. Il se crispera face aux envies irrépressibles de torture d’Andréï et il en souffrira encore plus. Andréï ne le ratera pas. Il est trop fier pour chercher de l’aide. Pourtant il sent qu’il va craquer. Il le sait. Andréï ou Arnold risque de le chasser. Ce n’est peut-être pas lui qui va décider de partir : une fois qu’il aura perdu tout contrôle de lui-même, il va hurler sa honte, sa colère, sa haine. Tant qu’il aura le mors en bouche, il ne pourra pas être entendu mais ceci risque de décupler la force de sa révolte. John aura honte de lui. C’est réciproque de toutes les façons. Une fois débarrassé du mors, il pourra dire ses quatre vérités à Andréï, insulter John face à tous, le traiter de vieille trainée. Après avoir trop parlé, rien ne sera récupérable. Il vaudra mieux partir pour empêcher Andréï de trop se déchainer en le fouettant violemment pour se venger.

 

Tentant de dissiper la tension ambiante, Toby et Christian se regardent avant que ce dernier ne reprenne l’argument de la soumission :

-          Il vaut mieux accepter les souffrances imposées par Andréï en y pensant le moins possible.

Marcel tend l’oreille tout comme Gérard :

-          Comment ça ?

-          Quand on n’a pas le choix, autant se soumettre. Le meilleur moyen de ne pas trop souffrir est d’arrêter d’y penser en dehors du moment où ça se produit.

Marcel s’exclame :

-          Andréï vous réduit à l’état d’esclave ou d’animal domestique et ça vous va ?

Christian et Toby se regardent avant que ce dernier ne réponde à son tour :

-          Cela lui fait plaisir et nous on se sacrifie. Ensuite le corps s’habitue, on souffre moins.

Marcel s’exclame :

-          Vous êtes masochistes !

Toby soupire :

-          C’est vrai qu’on s’est habitué à souffrir mais on oublie le plus vite possible dès que c’est passé. On accepte d’être traités comme des animaux, ça soulage aussi d’une certaine manière. On s’en remet à lui et on lui pardonne.

 

Sean a un haut le corps. Kris paraît dégouté. Gérard regarde Marcel sous un autre jour : leur relation lui paraît tout d’un coup fade et terne. Tim a soudain très peur car il réalise la somme de souffrances qu’il va lui falloir traverser s’il veut amadouer Andréï.

Christian se tourne vers Tim comme s’il avait senti son trouble et voulait le rassurer :

-          On va t’aider à supporter et à souffrir. C’est le seul chemin pour arriver jusqu’à Andréï et trouver ta place.

Marcel reste silencieux comme s’il était dépassé par cette manifestation de camaraderie dans la souffrance accompagnée, une forme d’initiation en creux entre eux.

 

Miros et Michalo virevoltent, pris par leur service à la table de la salle à manger où les associés continuent à se restaurer. Ils ont pu saisir des bribes des échanges en cours à la cuisine. Par contre, ils sont au courant des discussions entre les associés et sont capables d’annoncer comment et quand exactement la soirée va se dérouler avec le défilé des sept gars nus avec les mors en bouche et les stylets allumés dans leurs verges, les combats de sumo et l’empalement sur le pieu électronique pour les perdants.

 

Par Leandre - Publié dans : Préludes à la soirée - Communauté : Roman gay Rose
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