Le blog de Leandre

 

Durant le court répit après le coït, Robert se laisse aller à des réflexions sur sa vie actuelle, en particulier sur le néant affectif dans lequel il a l’air de se complaire. Il se paie des corps complaisants comme ses associés. Mais où ceci les mène-t-il ? N’y a-t-il pas la mort après le plaisir ? Est-ce tout bonnement l’angoisse de mourir qui les pousse à jouir toujours davantage ? Dans ce cas, pourquoi ne pas pimenter leurs débauches de sentiments moins destructeurs ? Peut-être pourrait-il en profiter pour tenter de connaître un peu mieux ces deux-là ? Il faudrait briser la barrière qui le sépare d’eux à cause de leur position de domestiques.

 

Robert propose à Miros de se dégager de sa verge et de se réinstaller à son aise sur son strapontin. Il leur signale qu’il préfère qu’ils restent nus car ils auront dès leur descente de la voiture une visite d’inspection de la part des associés et du régisseur de la propriété. Miros fait la grimace et demande si le chauffeur ne sera pas dérangé de les voir descendre nus de sa voiture. Robert éclate de rire: le chauffeur a l’habitude ! Ils acceptent la consigne sans plus de discussion.

  • Mes associés vont vous manipuler pendant l’inspection pour s’assurer que vous faites l’affaire. Je pense que ce sera tout. Cela m’étonnerait qu’ils veuillent vous essayer tout de suite. Mais si c’était le cas, vous devez accepter évidemment.

Ils avalent leur salive plutôt que de commenter plus avant mais ils se sentent un peu plus enfoncés par ce qu’ils entrevoient des types de rapports serviles que les associés vont leur imposer selon les dires de Robert. Ils espèrent dans leur for intérieur pouvoir aménager leurs conditions de travail plus à leur convenance.

 

 

Robert profite de leur silence et de la fin du sujet de conversation du moment pour imaginer leur histoire personnelle. Miros a dû être élevé par sa mère qui l’a certainement trop admiré, ce qui fait qu’il a une fâcheuse tendance à céder à tous ceux qui le flattent. Il devrait se le dire par moments pour tenter de se protéger. Michalo doit venir d’une famille unie, sans histoires. Il en est arrivé à être « home boy » parce qu’il a dû échouer dans ses études. C’est certainement une histoire de chances ratées. Ce que Robert ne sait pas est que Michalo avait déjà mauvaise réputation au lycée à cause de ses fréquentations : il fréquentait des gars beaucoup plus vieux comme amants avec le soupçon qu’il devait se faire payer.

 

 

Et maintenant à l’agence ? Robert les sent réticents pour évoquer le passé immédiat. Comment se décriraient-ils ? Miros propose : des travailleurs du sexe. Quelle idée se font-ils sur leur avenir ? Quels sont leurs espoirs ? Trouver quelqu’un qui les sorte de là ?

  • Vous espérez un prince charmant ?

Ils préfèrent ne pas répondre mais Robert voit bien dans leurs yeux qu’ils aimeraient bien le rencontrer.

  • Vous avez eu de belles histoires d’amour ?

Michalo répond par l’affirmative tandis que Miros fait signe que non. Michalo a failli épouser un gars plus âgé mais que sa famille a empêché de le faire car elle jugeait que Michalo était un mauvais parti. A la question si cela l’a rendu triste, Michalo répond que oui en essuyant une larme furtive. Robert le réconforte mais en même temps, il a envie qu’il le suce. Robert le lui demande gentiment. Michalo obtempère sans problème, s’agenouillant à son tour sur le plancher de la voiture pour lui lécher la verge. Robert lui caresse les cheveux pendant qu’il le suce et engloutit sa verge par moments, ce qui constitue un plaisir supplémentaire. Mais bientôt Robert l’écarte doucement comme s’il voulait ne pas trop abuser et l’invite à se relever.

  • Michalo, mon bon Michalo, tu mérites plus d’égards que ceux que tu vas recevoir durant ton service à la propriété.

  • Cela ne fait rien, Monsieur, j’ai l’habitude.

Il apparaît soudain plus clairement à Robert que jamais que ses associés se complaisent dans un vide affectif mal compensé par les excès physiques utilisés comme des anesthésiants. S’ils étaient parfois brutaux, c’est qu’ils souffrent beaucoup. Robert caresse la joue de Michalo comme s’il voulait effacer ce qu’il vient de penser de son propre présent. Le garçon se détend sous ses doigts, sa manière à lui de le remercier.

Robert se tourne vers Miros :

  • Et toi, Miros, pas d’histoire d’amour ?

  • Non Monsieur.

  • Est-ce que tu en espères une ?

Il est ennuyé pour répondre. Visiblement, la question ne l’intéresse pas.

  • Tu es purement physique dans tes relations, Miros ?

  • Oui Monsieur.

  • Au fond, tu t’aimes bien et ton truc c’est que tu te trouves très bien tout seul avec toi-même.

  • Oui Monsieur.

Robert le caresse doucement. Il le sent hésiter comme s’il voulait dire quelque chose.

  • Quoi d’autre ?

  • J’aimerais bien avoir un maître permanent.

  • Quelqu’un qui s’occuperait de toi en échange de tes services ?

  • Oui Monsieur.

Le chauffeur les prévient par l’interphone que la limousine s’approche de sa destination.

 

 

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Mar 7 sep 2010 Aucun commentaire